Vendredi, ou samedi, j'ai vu le pote de la copine de l'année dernière. Celui qui fait de la magie avec du fil de métal. Je me suis assise parterre à côté de lui, pour parler du vent. Des gens ont acheté son art. Il m'a fait une fleur dans les cheveux. Devant Pompidou. Avec du soleil et plein de monde. C'est agréable.
Et l'autre une caricature pour 2€ au lieu de 20.

Mais les gens ne voient que ce qu'ils ont pas. Ils ne voient pas ce qu'ils sont. Ce qu'il y a, autour de nous. Les valeurs, les beautés, les créations. C'est dommage.


Les gens, surtout les vieux, sont idiots. Incivils on dit. Ce sont néanmoins les premiers à râler sur la "nouvelle génération", les jeunes. J'ai attendu 3h en tout. Ce sont des bouffons.
C'est pour ça aussi que les gens sont pas aimables. Parce qu'ils ont pas le temps, ils sont aveuglés par l'occupation et l'argent.
Faudrait tuer l'argent et remettre en fonction le troc équitable.



Depuis samedi je pense à. Qui est morte. L'année dernière.
Et à certains autres.

..

J'ai utilisé mon sac de couchage. Dans ma chambre. A chaque nuit quelqu'un d'autre.

Certaines personnes m'approchent de trop, même quand on dort ça se colle au corps, et quand on dort pas ça colle à la tête, toujours ne pas savoir alors choisir pour l'autre, pour tous en fait.
Et la sueur chez d'autres, qui pend sur les bras, qui comme des tiques malades ne demandent qu'à s'accrocher à un autre bras et à le salir. Comme ce souffle étouffant, certaines respirations, comme sans inspiration, que des expirations, avec les bras mouillés qui reniflent l'air et s'étallent partout où ils peuvent. Et ces objets qu'ils touchent de leurs mains sales et ces pics empoisonnés qui les entourent et qui se déposent sur ces objets qu'on touche qu'on fini par être empoisonné aussi.
Je touche plus. Je veux pas leur ressembler, être accroché à quelqu'un quitte à le détruire, devenir dépendante de quelqu'un pour vivre. Je veux pas de ça.
Paralysée mais presque intolérante, à la limite de fuir loin, de prendre un aller simple et de pas revenir, d'aller loin. Même dans une grande cage, où personne ne peut entrer. Où je pourrais me moquer de leur incapacité à se diriger, à vivre sans les autres, à me moquer et à rire parce que je me suis échapée et qu'ils peuvent pas me rejoindre, qu'ils peuvent plus rien me faire, rien. A part rester là pour toujours. Forever comme on dit.

J'y arrive pas, mais c'est plus fort que moi, je continue. C'est moi.

J'ai peur qu'elle me fasse tomber. E. J'ai peur de pas pouvoir. Tenir, sauver l'honneur, avoir la force, aider, y arriver et être fière de moi. Et peut-être d'elle.

Je sais plus ce que j'voulais au début. Maintenant ce que j'veux c'est fuir. N'importe comment.

Et on me dit maniaque, avec des TOC aussi.
Et mes trous je les arrache bien, très bien, ça se re-sent encore une fois, des trous arrachés, comme le trou dans le lavabo.

Je deviens pitoyable. Parce que les gens et moi. Comme avant, comme si mon action/inaction influait sur la société. Comme si j'étais la responsable. De tout, comme un danger publique. Comme un cauchemar.
Salie par tous et rampante à terre là où on retrouve les symboliques les plus folles.

Je sais pas arrêter tout ça.


Ce que j'aimerai c'est de la considération, un peu au moins, histoire de savoir que si je pars je manquerai à quelqu'un au moins, que quelqu'un pensera à moi au moins une fois par semaine, ou par mois. Peut-être que c'est si bête que ça. Mais putain ce que ça tue.

J'ai peur de devenir comme eux, qui ont besoin des autres. La frontière est si fine.