J'ai mal au muscles partout. En fait je suis cassée un peu je crois. Mais y a pas de garantie. Je sors des soldes, y a pas de garantie. C'est comme les choses qui me remuent dedans, quand j'expire. Ca monte d'un coup, ça contracte fort.

Je manque de fer.
Et hier je me suis dit que mes muscles rouillent, c'est pour ça que j'ai mal partout.

Je sais pas comment je me sens en fait. Fatiguée, sans doute. Peu importe, j'y pense pas. Moui, comme un robot un peu. Un robot avec une langue bizarre, qui pêle et qui fait des boutons. Drôle, hein ?

Je les reverrai à la rentrée, les petits. Normalement. Et ça en déçoit plus d'un.

Y a des gens qui ne sont crus par personne. Parce que les autres les traitent d'incapables et les voient toujours dépendants et petits, des gosses puérils et capricieux. La voisine elle est pas encouragée, par personne. C'est pour ça que j'aime pas la famille, parce que ça te tombe dessus, tu tombes dedans tu choisis pas à l'avance. [...]

J'ai envie de mythomaner tout le monde, c'est marrant. Et les gens ils s'en fichent de ce que t'es je crois. Ils ont leur préjugés, ils ont ton passé et les histoires qu'on dit sur toi, mais au final le présent et le vrai, peu leur importe. Parce que c'est trop plat, trop nul. Parce que les gens ils ont pas les mêmes rêves, peut-être qu'ils n'ont plus de rêves, peut-être qu'ils sont jaloux, ou trop égoïstes, ou bien pessimistes, je sais pas.

J'ai l'impression que mon cerveau digère. Digère, je sais pas quoi.
Un peu comme dans un rêve tellement vrai que tu sais plus si c'est réel. Ou encore quand on te réveille brutalement, qu'on te dit quelque chose, on te laisse et tu rendors. Après tu crois que c'est un rêve. Ou tu t'en rapelles plus. C'est flou, y a de la buée.
Après je vais me réveiller, même si je veux pas.

J'irai nager s'il fait beau. J'espère avoir une chambre à moi. Parce que ma mère devient sourde (pas muette pour autant, au contraire ! ) et qu'elle ronfle, et fait plein de bruit, puis on n'a pas les mêmes horaires, pas trop, et j'aimerai avoir de vraies vacances. Juste quelques jours. Sinon, tant pis. Je partirai seule quelque part après.

S'il fait moche on va voir les autres, la cousine touçatouça. Plan B. J'aimerai bien faire les deux. Parce qu'il y a du monde là bas, on peut s'occuper, occuper les autres, se fondre dans le décor. C'est agréable.

C'est vrai que ça va mieux, là. Mieux qu'hier, oui. Et qu'avant-hier.
Je me suis dit que si je me marie, ça se fera en bord de mer avec des vêtements imperméables, et en maillots de bain. C'est pas ça qui fait que ça va mieux, je sais pas d'où ça sort, peut-être que je sais que c'est fini pour deux mois aujourd'hui, et que demain pour trois semaines aussi, ave un déménagement, mais c'est pas sur. J'aimerai bien. En fait je sais pas, parce que c'est trop près d'ici, pis c'est le matin toute seule tous les jours, mais ça serait sympa quand même. Juste pour l'endroit que ça représente. Un truc à moi. Si ça marchait. Même si les conditions sont pourries. Pas de douche, les wc turques dehors, l'humidité qui pourrit les murs et l'immeuble qui pue. Mais ça peut s'arranger.
Sauf que la dame elle est pas venue aujourd'hui. Et n'a donné signe de vie à personne. Alors je m'inquiète parce qu'elle devait passer, et devait acheter son billet d'avion avec son frère. Qui est en rogne contre elle parce qu'elle est pas venue et n'a pas appelé.
Quand j'y pense je me sens pas très bien, j'ai la nausée. Comme DragonBall il faisait une boule d'énergie et la balançait en faisant Kaméaméa, et dans l'estomac ça fait une boule acide qui attend un peu de stress qui contracte pour que ça sort. Je le sens. Comme pour les fourmis. Je sens quand ça commence. Comme les impasses.

Y a des triangles, et comme toute forme, c'est fermé, accès interdit, carré, rond.. Y a ça aussi, le privé.

La valeur d'une personne.


Y a tant à dire.