J'ai perdu mon ombre, encore.
C'est la tête qui se découd du corps.

Ca se voit, on m'a fait la remarque.

Mais je nie, je vois pas, je veux qu'on me laisse tranquille, je suis bien là, j'ai pas mal, j'en fais à personne, etc.
Comme si c'était un péché. Ah, ce terme.. Mon père l'utilisait à tord (?) et à travers. Comme le reste d'ailleurs. Alors c'est pas grave. Et y a pas de problème.

Je me sens pas mal, en vrai.

Y a la dame folle, dehors, qui crie des mots. Elle fait peur aux enfants.

En vrai même, j'ajouterai que je suis calme, et que je sens mes défauts, ma paresse, ce qui me rend encore plus calme. Parce que je combats pas. Ca sert à rien, des fois.

Je crois que je me déforme un peu, mes omoplates, je les laisse déborder. Je les laisse être vues, prendre de la place, qu'elles me cachent, qu'on me fuit.
Qu'on me laisse un peu, juste un peu.
Je la sens, la boule, dedans, mais ça va passer.

Je suis née dans un chou. J'aurais dû naître dans un chou.

J'ai le droit de plus grand chose, c'est triste.

Mes dents me gênent, je serai ligotée et je les arracherai comme on fait quand elles tombent, attachées à la poignée.

Au fond, j'ai l'impression que ça changera pas, ou très peu. Et ça me fait bizarre d'en parler encore, et d'y penser. Mais pas trop, au risque de. Comme pour les fils.
Mais je n'ai pas honte.

Il me reste des livres à lire et des poubelles à rentrer.
Je suis fade.