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Le jour se lève, ça vous apprendra.
C'est pas l'hiver, c'est du brouillard neigeux. Sous peine de fièvre.
--> C'était l'hiver, je l'ai déjà vécu, c'est plus la peine. Cherche le reste des paroles.
Ca se découd, mais c'est pour faire semblant. Pis on sait bien que ça ira bien.
Mais j'empile les dominos, ou les legos tiens. Legos c'est mieux, ça tient plus solidement. Même quand tu tapes fort dedans, symboliquement et fermement.
Mais j'ai peur que ce soit pas assez solide.

Pis ça se trouve, dans cette famille on est, par instinct de survie, amenés à être passif. J'ai jamais vu un chat aussi passif. Même Garfield a plus de tonus. Pis il a "que" deux ans, il a vu plein de trucs quand même. Il a vu tout ce qui se passait. Les cris. Pis il a dormi avec moi quand il était tout petit et qu'il tenait dans mon lit une place. Maintenant je suis plus dans ma chambre, la mienne, que j'ai changée, habillée, personnalisée, pour une fois, que j'y ai mis du coeur, mais comme à chaque fois ça ne dure pas, là ça n'a duré qu'une journée, même pas une nuit.
Je dors avec ce matou, dans un grand lit deux places, qui avait servi de canapé, et que le matelas a été foutu parce que les chatons lui ont pissé dessus. Là y a un nouveau canapé, et je dors dans mon sac de couchage, parce qu'y a pas de place pour mettre de draps dans cette pièce qui se doit d'être neutre. Pour y travailler.
Alors je trouve normal de rien faire, d'être passive, mais en même temps de faire du minimum pour fuir ces endroits vides de sentiments, vides de bons souvenirs, de souvenirs tout court, parce que j'ai la mémoire séléctive intégrée.
Et c'est comme toujours, quand j'essaye de créer quelque chose pour moi, pour m'y sentir mieux, un coin à moi, à moi, un coin où j'ai pas peur qu'on regarde, obsserve, juge mes mouvements. C'est pas possible pour moi, ça doit être inscrit quelque part dans mes gênes. Ou bien sur un contract que j'aurais signé à ma naissance, par l'empreinte de mon talon. Talon d'Achille ouais. Putain.

Je
suis chez moi sans être chez moi, mais c'est pas grave, parce que j'existe pas vraiment, je suis presque sans papiers, cad sans trop un droit de résidence en ces lieux. Et si on peut me remplacer, on le fait rapidement et sans regrets. Sans rien me demander. Juste, on me dit que telle et telle personne vient. Et que je dors en bas. Mais c'est pas grave ce que j'y laisse, à la vue de tous ces inconnus, qui y touchent, qui regardent, qui peuvent fouiller, non, c'est pas grave. Parce que là où je suis j'ai l'ordi, le net et la télé.
Et que comme tout le monde le sait, ça remplace le vrai au fond de nous. Parce que comme tout le monde le sait, "j'ai donc je suis". Putain de bordel.
Mais je suis pas tout le monde, et un endroit ça se remplace pas. Et je suis pas comme tout le monde, et ça fait de moi une sans papiers, une sans droits. Une presque sans domicile fixe. Une sans repères stables. C'est pas grave, ça entretient, c'est tout. C'est pas grave.
Je me suis trompée d'époque. Ou de planète.

Un Lego, dans l'air, ça tombe. D'où la loi de l'attraction. D'où les phrases de profs quand les règles tombent : "Laisse, ça tombera pas plus bas". Raconte ça à un immeuble en ruine. Envie de faire le rapprochement avec les tours. La règle, elle est tombée encore plus bas que le sol de l'étage. Même qu'elle a été explosée.

C'est rassurant, je peux encore me retrouver à la cave. Ah non, suis je bête, j'y suis allée pour chercher le matelas pour pas dormir sur les lattes.

Mais dehors, y a des tentes. Je me sens cruche de parler de ça face à eux. A côté.
Mais il me semble que je suis un être à part entière, et que j'ai un droit de regard sur ma vie. Sans devoir relativiser et me juger pas assez importante pour.

Je demande juste un peu de vie privée, et de sollitude semblable à un bienfait.
Il me reste la bibliothèque du quartier, aussi.

Mais j'ai envie de pleurer, la seule chose que j'ai à moi je dois la partager avec ces medecins, en parler, toujours. La chose qui me manque ce sont mes neurones morts.

Je me suis baladée avec une pote, dehors c'est mieux, mais y a plein de gens que tu connais, on n'est pas tranquille. Je crois que je comprends pas la moitié des choses que je dis. Et que je les dis à vitesse très lente. Et que j'oublie les mots aussitôt après y avoir pensé, pour les mettre en ordre dans ma phrase déjà oubliée.
J'ai même plus envie de pleurer.
Il me reste pas grand chose à moi, que je peux ne pas "prêter".

Il me reste la solution de me donner à fond, à tous, peu importe à qui. Ca changera rien, ça sera juste pire, et peut-être que je sourirais plus souvent. Après, y a la manière de se donner. Les 'bonnes' manières me paraissent
trop personnelles, demandent trop de volonté, trop de choses que je n'ai pas, que je n'ai plus. Il me reste les 'mauvaises' manières. La plus facile.

J'aimerai en parler avec quelqu'un qui écoute et qui a un point de vue objectif. Donc un inconnu. Le premier qui passe demain, tiens, le facteur. Ca serait drôle de le séquestrer ici. Il est vraiment drôle, ce facteur, surtout quand il essaye de plaire à des filles. Il se trompe de porte, pis de sens dans lequel on l'ouvre. C'est rigolo. Depuis ce temps, je l'aime bien. Et je lui souris parce que je l'aime bien.
C'est beaucoup plus marrant de voir les gens se tromper que de les voir tous bien, polis comme il faut, etc. Parce qu'on a aucune accroche, pis c'est pas interessant. C'est vrai. M^me que certaines personnes me font peur par leur 'polit
esse'.
Mais c'est ça, quand on est fermé aux autres. Et je suis fermée aux autres. Et je les mets mal à l'aise. C'est pour ça que je me déprave. Joli mot. Pour le peu de sens que ça a. Au moins ça fait sourire les gens. Ou bien, rien. Y en a qui appellent ça un appel à l'aide. Mais l'aide, il en manque deja pas mal pour eux, non ? Pis tout le monde est dépravé. Alors demander de l'aide pour quoi ? Pour être le moins pire des pires ? Parce que le plus pire des mieux, est-ce que ça veux dire quelque chose ?

Est-ce que ça veut dire quelque chose ? Est-ce qu'y a un sens à tout ça ?
Moi j'en mets un, mais on veux pas le respecter. Faut-il que je les tues ? Faut-il qu'ils soient punis ? Il faut rien, parce que ça n'a pas de sens, de si petites choses, de si petites vies.
Les mots, c'est beau, mais ça sert à rien. Parler, c'est mentir, si rien ne suit derrière. Si on fait, on croit le contraire. Les mots, j'y crois, mais ce ne sont pas les mots en eux memes que je crois, mais les personnes qui me les font parvenir.

Ca va où, tout ça, au bout du compte ? Ca se trouve, ça en vaut pas la peine.

Y a le fond qui reste le même.
Mais j'ai tout ce que je veux. Et je peux m'acheter ce que je veux. Pas en vivre, mais.
Et ça m'interesse pas, ça.
Et ça interesse plus personne, tout ça.

Je suis sûre d'exister, pourtant. A cause du
goûter au calin de la petite. Elle était adossée à moi, et est pas tombée, et donc j'existe. Et je ressemble aux autres, je fais pas trop peur.

Cet hiver, comme la chanson, j'aurais 20 ans. 20 ans c'est 67 a
ns de poids sur les épaules. Je me fais vieille.

Ca se
trouve j'ai pas peur. Sûrement si, parce que ça me fait quelque chose, là, dedans.

Je suis pas du bon siècle. Pas au bon
endroit.

Je suis trop exigeante.


Frappe fort.

 

Rape moi la peau; arrache moi les ongles, un par un, les dents, cogne-les fort.
Frappe, frappe fort. Encore.
Attrappe mes cheveux et traîne-moi parterre. Emmène-moi dans un bois, enterre-moi. Brûle le sol. Brûle-moi la peau.
Fais glisser une lame sur ma peau, regarde le rouge qui en sort.
Non, ça me fait pas assez mal. Frappe, encore plus fort.
 

Ecarte les plaies, déchire-les, écarte-les, encore, que tes mains déchirent ma peau, tout le long du corps, comme une caresse. 

Frappe fort, ouvre moi, un peu plus, avec tes ongles. Plante tes mains sous ma peau et fais tout trembler dedans. Secoue. secoue fort. 

Ne me regarde pas, j'ai pas assez mal. Dissèque, secoue, coupe, arrache, frappe.
Encore.
Ne t'arrête pas.
Je n'ai pas assez mal, je ne pleure pas, je n'ai pas de larmes, je n'ai rien qui t'empêche de frapper, rien qui te fasse arrêter par pitié, continue.
Continue, je ne meurs pas ; continue jusqu'à ce que j'aie plus mal dehors qu'à l'intérieur. Tue ma douleur mentale à coups de marteau, à coups de couteau, à coups de poings.
 

J'ai mal. Dedans.
Continue, tu ne me fais pas mal, je ne sens rien.
Encore.
 

Frappe, frappe, encore, frappe jusqu'au sang, jusqu'à la moelle, jusqu'à explosion. Fais gicler ma vie partout, sur les murs, les fenêtres, les portes, joue à me détruire, tu réussiras à me faire prendre conscience de mon corps, peut-être.


Soufflé par Delirium, le Mercredi 20 Septembre 2006, 23:23 dans la rubrique "Actualités".
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  alberto
alberto
21-09-06
à 10:04

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