Tu le sais d'avance, comment trouver de l'argent, comment et où trouver le type à la came. C'est ta troisième dose et tu sais que c'est pas bien, t'en as même pas besoin au fond, c'est juste pour le trip, pour la détente. Rien d'autre. C'est l'autre partie de toi qui t'as sous son emprise, toi tu ezs déjà loin, loin de cette réalité exagérée et basse, nauséabonde. Cette bassesse que tu retrouves dans le même endroit paumé que la dernière fois, s'il sait ça, ça se trouve il dira rien, Aymeric. Cette fois-ci t'as récupéré la came dans une impasse avec le type, tu l'as pas fait monter comme la fois dernière, avec toute cette naïveté en croyant que ce mec te veut du bien. Les dealers ça veut de la thune, rien d'autre. La santé de ses clients, il s'en fout.

Tu démontes la porte doucement, tu prépares des mouchoirs pour ton nez, nez si fragile auquel tu fais endurer tout ça. La télé est toujours là, tu disposes tes lignes dessus et tu t'écroules sur le canapé, comme la fois d'avant, les yeux regardant vaguement le plafond. T'avais déniché des médicaments pour continuer de t'assommer, des petits comprimés qui détendent encore et encore. Tu ressors de là tu tiens à moitié droit sur tes jambes, pis ton tee shirt est plein de sang, ton nez, ah, ce nez...

Tu en sors couvert de sang, à tout points de vue, tu n'es plus clean, t'as touché à l'héro, tu continues, t'es pas clean. C'est fini, ton corps réagi, commence même à s'habituer à ces drogues, à ces états. Tu marches, il fait noir, t'as peur des gens autant qu'ils ont peur de toi, petit camé.