Chaque jour m'éloigne d'avant, de moi. Je me suis perdue en route et ne trouve plus le chemin. Jamais je ne me retrouverai. Je suis pispersée en lambeaux dans à peu près tout l'univers et toutes les possibilités de x me sont familières et lointaines presque inconnues, comme je le suis pour moi. Il y a un grand vide en moi si cruel si intemporel si persistant si grand, sans fond et angoissant, larmes aux yeux larme à l'oeil je suis un clown triste qui se moque de lui. Je suis 3. 3, une famille. Trois tiers. Les fils tombent et salissent le sol, la honte me submerge d'amertume lisse et frisottée comme ceux par terre.

Je suis fatiguée, n'ai plus de forces pour bouger les choses, je pleure je pleure.
J'aimerai qu'on m'aime comme j'aime.

Tu te caches petite sotte toute habillée de blanc pour cacher le vrai, ne plus distinguer le réel et tout perdre, tout mélanger, en sortir une couleur noir ou grise moche, je suis moche dedans, je n'aime pas moi, je suis aigris contre moi. Et ces apparences de blanc et de court qui flattent les idées des autres en pensant que ça va mieux. Si R pouvait remplir ce vide intersidéral... mais elle est d'une autre planète d'un autre espace-temps où le ciel est beau. Je suis pleine de pus et de gadoue si sale si honteuse si peu humaine, abjecte.
Je m'éloigne du peu de lueur que je vois, je suis dans l'obscurité la plus totale, dans une pièce ronde, à la recherche d'un coin contre lequel me recroqueviller.
20h44