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Le jour se lève, ça vous apprendra.
Piercings sur un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Je cours dans une impasse dont les murs se referment sur moi. Je suis en train de me casser la figure, de tout balancer aux oubliettes. Je veux dépasser les limites, je veux qu'on scrute mes idées, je veux qu'on me voit. Je conduis ma décapotable en accélération dans le gros mur, dans l'immeuble, dans la Seine, dans les magasins de porcelaine. Je veux qu'on m'applaudisse pour ce désastre. Sale conduite. Je replonge dans l'extrême, dans la douleur, plus près de la souffrance mentale, osmose avec le physique. Je cherche ma solitude, je veux la percer comme on perce les gens, ou bien avec une aiguille vers un ballon de baudruche. Je n'ose plus en sortir, c'est effrayant dehors, tandis qu'à l'intérieur il y a des perles et des cadavres de vélos et motos.

En vérité j'ai la trouille des gens, et je veux leur faire peur aussi. Pour qu'ils ne me touchent pas. Je veux qu'on me voit, je veux qu'on m'ignore. Être la roue de secours du carrosse des princes de ce monde inhumain. En vrai c'est à moi que je veux faire peur. Je veux retourner dans la boue des cochons morts, et ce seront des eaux mouvantes. Je veux qu'on m'asperge de chiasse, je veux partir, sortir de ce monde, je veux savoir et pouvoir sourire des Autres, reflets de moi-même.

Je voudrais dire "c'est fini, terminé", mais je n'y crois pas, et personne n'entend de toute façon.

Je fonce sur les rails du métro, je vais vers l'indifférence atroce et terrible de chaque personne seule. Ça me tourne la tête dans tous les sens, en rond et en diagonale et perpendiculaire à mon corps, je tombe dans les pommes et on m'arrache le cerveau pour servir de plat principal, menu du jour, dix euros.

L'Euphorie est presque terminée, l'adrénaline descend et je me mets à réfléchir, à prendre de la distance. Le déni existentiel me fait peser lourd, trois gros camions de mille tonnes chacun.
La peur arrive et gâche tout le plaisir, tous mes rêves et envies passagers. Je suis entre-deux voire plus, décisions qui ne se rejoignent pas, je commence à faire le grand écart pour être stabilisée sur les deux côtés, mais les lignes de Vie s'éloignent, et moi je me casse la gueule comme toujours.

Mais c'est tellement bien quand on regarde de loin. Et au pied du mur il n'y a rien ni personne. Je me couds la bouche et les yeux, je rêve, je rêve, je rêve. Je me coupe du monde et me découpe en morceaux qu'on laisserait aux chiens errants. Ma dépouille. Ma Sainte Dépouille. Mon Sale Cadavre. Je le sais que ça va retrouver contre moi, tout ça, mais la tentation me marche sur les pieds et m'enchaine à un arbre, à la Tour Eiffel, à tout, à rien. Étouffée par mon écharpe.

Je bloque, je ne sais plus distinguer le bien du mal et l'inverse. Je murmure "trois petits chats, trois petits chats, trois petits chats, chapeau de paille, chapeau de paille, paillasson, somnambule ..."
J'ai peur de la Vérité. J'ai la Peur dans les poumons, qui cogne en suivant le cœur. Je voudrais ne pas avoir à faire des choix. Encore moins à les assumer. Juste regarder les étoiles et les aurores boréales en pensant à rien, loin de tout, loin de moi.
Je suis née au mauvais endroit au mauvais moment. Je suis née, c'est tout, ça résume bien le chalenge sournois.

Soufflé par Delirium, le Mercredi 13 Octobre 2010, 22:20 dans la rubrique "Actualités".
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