Le jour se lève, ça vous apprendra.
Tristana.
Comme la Tristesse m'envahit
Comme on meurt de trop de tension
Comme on peut
Pas comme on veut
Moi je n'ai plus l'espoir
Que en trous décorés partout sur le corps éparpillés
Des paillettes gommantes la nudité
Les vergetures
J'me jetterais bien sous une voiture
Le Temps de La Détresse.
J'suis très loin d'être Déesse
Ou bien c'est de l'irréel, de l'irrationnel, du rimmel sur la joue.
Les larmes montent
Je les préviens, pas assez fort, pas assez montrables
Ils ne voient que ce qui les arrange
Ils ne veulent pas voir mon arbre, ma forêt, eux c'est plus gros rochers et tempêtes dans l'eau
de la piscine, avec des trucs gonflables autour de soi, pour ne pas couler
comme si on était trop vieux
Je ne sais pas c'est qui ce "ils"
je ne sais pas si je suis trop lourde ou sourde ou aveugle
ou bien en rémission
ou la dépression que j'esquive comme les gouttes de pluie
je suis toute trempée de dehors
trempée d'encres noires et rouges
Je ne parle plus
de moi
des émotions
je suis de trop
trop parler est malsain
je me tais, peut-être que je serais sereine
peut-être que je serais sainte, en sainte
Et que dans moi on sera deux
et que j'aurais une raison de rester
je ne m'imaginerais plus la tristesse, ni sa raison, ni les épreuves, toussa toussa.
J'inaugurerais
une nouvelle pièce dans cet appart, un endroit avec des poufs, du thé
vert et de la lecture. Je ne sortirais plus, peu m'importe, et une fois
là, je le largue, le haricot, dans une bonne famille. Et moi sur le
périph, droguée à l'alcool et IMV, les yeux fermés, comme je le fais
souvent. Marcher dans le vent, rouler les yeux fermés.
Cap.