Le jour se lève, ça vous apprendra.
Les chips ça craque sous les dents.
J'ai peur de dire "tu", de dire "je", "nous" et "vous", et encore
pire, c'est d'appeler les gens par leur prénom. Je m'imagine que demain
c'est aujourd'hui, et que tout a basculé, et que tout a changé durant la
nuit, et que les prénoms sont des mots grossiers, évolution entre hier
et aujourd'hui.
En fermant les yeux j'imagine que si je les rouvre,
je serais ailleurs qu'ici, genre dans le Sahara, ou chez quelqu'un
d'autre. Je rêve de trop, mais je est vulgaire, il n'y a que le "on" qui
passerait, selon les circonstances.
Je suis sans force devant tout
ça, paralysée et inventant à 100 à l'heure, je reste clouée au sol. Mes
pieds ne bougent pas. Pas de faute d'innatention, pas de faute de pas
trop grands ni trop petits.
Rien.
Le réveil du matin sonne en
hurlant "c'est ta faute, c'est ta faute, c'est ta faute, c'est ta
faute..." Pas de café, pas la force, ni l'envie à vrai dire, l'envie de
se battre contre soi. Pas de lever, rien.
Rien.
Rien n'a plus
aucune importance, le sort est jeté. Les dés se retrouvent avalés par un
grand arbre géant, avec des racines qui aspirent tout. Un trou noir, de
couleur verte et marron.
Bah. Faut s'inventer des idées, du ménage à faire, de l'écriture, du dessin. Etc.
Sortir du lit et combler le vide par des discussions stériles avec le chat et le poisson.
Prendre une douche/un bain.
Je suis la soeur de Quasimodo, j'effraye les gens qui ne dorment plus la nuit depuis qu'ils m'ont vue.
Je suis loin d'Eux, mais tout près de la Lune, c'est à moi qu'elle sourit, même.
Je ne mange plus trop, j'ai dans le coeur des trahisons qui me brisent et ne construisent, qui me coupent l'appetit.
Quasimodette vous salue bien bas et reste bloquée par son lumbago et sa bosse.