Les gens, sans moi, je suis noeud au ventre.

Jes gens vont bien. Je vais pas bien. Je dis rien. Pour pas les contaminer. J'ai pas non plus envie de pitié. Chacun sa charge.

Je vais pas bien. Je vois que les gens vont pas bien. Je vais mieux. Je me pousse à aller mieux. Je refoule. J'absorbe. Je prends sur moi, je deviens ce que je veux, je suis du vent.

Je change de sujet, je me concentre ailleurs, je suis ailleurs, je m'oublie, ça marche, je ne ressens plus grand chose de mal. Ni de bien, mais peu importe.

Il pleut dans ma tête, et ça sort pas, ça coule pas, c'est comme la circulation sanguine, ça fait un cycle, un rond. Comme le bonheur, ça tourne, c'est rond, c'est complet, faut pas en prendre trop, sinon y en a pas assez pour les autres.

Le rouge me gêne.

La différence entre ici et là-bas, c'est le point de vue. Et le clavier. Et les doigts. Et le temps, qui coule sur la peau.
J'ai compris, j'ai vu le gouffre entre. Un réel méprisable et un mental ? non, c'est autre chose. Comment faire la part des choses, ça doit être ça, c'est forcément ça.
J'ai compris ça.
Ca m'avance à rien, juste à ne pas devoir faire d'efforts pour les apparences. Ou alors moins. Moins, oui, c'est comme ça.

Je regrette un peu là-bas. Pace que c'était mieux.
Ma maladresse me fait venir ici, je fais avec.

J'écris sur moi, je ne sais qu'écrire sur moi, je ne sais pas parler, on m'a cousu les dents avec la langue, pour pas que je parle, pour chercher ailleurs. Aillleurs. Ailleurs. J'aimerai trouver l'Ailleurs. Que j'arrête de me déchirer.
Ailleurs, y aura toujours des gens, toujours, et les gens influent sur mon moral, je pense qu'il faudrait que je travaille dans un hôpital ou bien un cimetiere, pour me sentir mieux.
Ou alors retour à la carapace et ça sert à rien, je comprends pas pourquoi on fait ça, pourquoi ils font ça, pourquoi tout le monde se déchire à leur faço, que personne n'a les mêmes valeurs, le même regard, ou bien juste une empathie qui permette de comprendre ce qu'on ne comprend pas du premier coup d'oeil.

Y a des brêches usées, des failles qui brûlent, et personne ne bouge, n'appelle les pompiers ni rien, parce que ça les touche pas. Parce qu'on a des "Droits". Et qu'il semblerait que ces "Droits" soient plus importants que les "Devoirs" de l'Homme.
Parce qu'on s'occupe que de ce qu'on vaut par les apparences. Parce que marié ou pacsé c'est mieux, parce que gagner bien c'est mieux, blabla c'est mieux, tout ça pour faire genre on est bon et on est les meilleurs et on est heureux. Et pourquoi est-ce que a réussite serait là bas, dans tout cet argent, dans toutes ces relations, plutôt que dans la personnalité ?
Je comprends pas.
J'ai envie de pleurer. Ce monde me plaît pas, y a personne ici.

J'ai envie de casser tout, pour défaire ces idées, j'aimerai qu'on regarde les gens dans leurs yeux, qu'on regarde la pupille quand on parle, plutôt que les vêtements ou les tics ou je ne sais quoi encore... Comme si les apparences étaient vraies.
Comme si ..

Si on disait à chacun que le plus beau est derrière les apparences, et qu'ils se mettaient à le vérifier, ça serait plus joli.
Mais les gens y veulent pas, ils ont pas le temps, ils ont trop de soucis, pis ils ont leur vie aussi, ils peuvent pas penser à ce que les autres pensent, ou essayer de distinguer les sentiments des autres, non ils peuvent pas, pis ça leur servirait à quoi, puisqu'ils ont déjà tout ce qu'ils ont besoin ?

C'est sûrement mieux qu'ils font pas ça, qu'ils cherchent pas à essayer de voir dans les autres, surtout si c'est pour utiliser leurs faiblesses contre eux.
Bande de crétins. Espèce d'humains. Sales égoïstes.

Je refuse d'être comme eux, je refuse de me laisser contaminer par cet état d'esprit, je veux pas leur ressembler, je préfere me tuer plutôt que de vivre à côté de gens comme ça.

Je suis conne, sans doute, et toute ma logique tient sur un mensonge. Ca doit être ça.