Cet après midi j'avais les pupilles dilatées. Pourtant j'ai rien pris, rien fait. Juste hier, une bière, une brune qui me rapelle là-bas, histoire de me faire mal au coeur.
C'est la madame qui m'a dit ça, qu'elle voulait pas me croire que c'est naturel. Elle a beaucoup insisté. Elle m'a demandé tout ce que j'aurai pu faire pour les avoir comme ça, ces pupilles, et cet air de pas réveillée. Et "non" à chaque question, parce que c'est vrai.

J'aime pas quand les gens me croient pas. Ca me fait triste. Des fois malade aussi.

Et après j'ai entendu des sentiments, un peu comme les miens, et ça m'a fait triste vraiment. Je voulais absolument rentrer, qu'on me laisse tranquille, que j'aie pas à regarder les autres et inversement.
Et depuis je pleux.
A cause des sentiments que j'ai entendu, que j'ai l'impression d'avoir été la seule à en prendre réellement conscience, à part celui qui disait. Et pis je sais pas.
Je pleux, je pleux.
Les gens qui m'ont parlé ne me parlaient pas à moi, mais à ma mère, où à son sujet. "Salut, comment va ta mère ?" une quinzaine de personnes, les unes après les autres, qui s'approchent pour demander comment ELLE va. Izont qu'à l'appeler. "Oui mais toi tu vis avec elle, tu devrais savoir, pis t'as qu'à le dire, on te demande rien de mal non plus." Non, juste de m'effacer encore plus, de m'oublier, "dégage laisse ta santé à ta mère" Ouais c'est comme ça, je pense. J'apprécie les gens qui ne me parlent pas, qui ne me connaissent pas, qui me regardent pas, que je regarde pas, qui vivent leur vie loin de moi, au moins ils m'effacent pas.

Après quand y a quelqu'un qui te demande à toi comment ça va, ça fait bizarre "mais il est fou lui ??" puis en fait non, les gens qui prennent en compte les autres, ils sont pas fous, ils sont .. je sais pas. Gentils, peut-être. C'est pour ça qu'y en a de moins en moins, c'est comme ça, pis moi je peux rien y faire.

Mais j'ai peur de les regarder en face ces gens-là, j'ai pas confiance, je sais pas ce qu'ils peuvent me faire, mais tant pis, comme si c'était pas grave, comme si j'avais rien à perdre. Comme si.



Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Je vais me saouler avec du panaché, et me couper les veines avec les bords d'une enveloppe. Si si.