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Le jour se lève, ça vous apprendra.
Rien.
--> Une brindille de temps et vingt euros.
Savoir que y a des trucs que je pourrais pas faire, parce que les gens. Parce que les gens. Les gens.. Je demande à les extermnier. La race humaine. Juste elle. Les autres, je les laisse.
Je m'efface. Je m'oublie. Je sais même pas quoi dire quand on me demande qu'est-ce qui se passe. Alors je dis que tout va bien, parce que je sais pas, j'ai oublié les mots et le sens. Le vocabulaire. Les définitions. De toute manière même si j'expliquais on comprendrait pas, y a trop de choses à dire, pas assez de sens, pas assez de moi dedans. On comprendrait pas, on me croirait pas, parce qu'"on était là et qu'on a rien vu" alors c'est faux. Parce qu'on voit pas le vent on dit qu'il existe pas, c'est ça ? Et les conséquences, les feuilles qui bougent, les cheveux qui dansent, ça, c'est pas le vent, c'est les cellules qui se mettent à vivre indépendamment du reste. Mais oui. Je l'attendais pas, cette discussion. J'ai même pas cherché à y penser, à m'y projeter. C'est arrivé là comme ça, comme une poussière dans mon oeil. LA conversation. THE dialogue. Entre ELLE et MOI. Tadam ! Jamais de la vie j'aurais pensé. Jamais. (Comme quoi faut pas dire jamais) J'avais même pas bu. (Mais je me sentais bizarre, c'est pour ça que j'ai été franche sur ce que je ressentais) Rien. Juste, on avait faim, on est passées au chinois du coin, on est rentrées pour manger à la maison (c'est une habitude que j'ai gardée, du temps d'avant) et paf c'est venu tout seul. Tout. Depuis le début, que je connais pas. Que je pensais que ça durait 9 ans. En fait non, elle m'a dit que ça fait plus longtemps encore, c'était quand LUI avait arrêté de travailler et qu'ELLE avait dû bosser trois fois plus pour pouvoir acheter la bouffe et les medicaments. Et qu'elle avait plus le temps de rien. Ni de m'occuper de moi, elle a dit. A partir de là ça a tout changé, elle a vu, mais elle a rien fait parce qu'elle savait pas comment faire. Elle a dit, elle m'a vu que je parlais plus, que je faisais semblant un peu, un jeu, des masques, mais. MAIS. Personne savait comment faire, personne savait pourquoi ni comment, mais tout le monde souffrait. C'est beau hein. Je sais que ça fait presque 2/3 de ma vie que je suis morte. C'est beau hein. J'ai dit ça, avec des larmes de désespoir qui tombaient et un sourire aux lèvres, pour l'ironie de la chose. J'ai pas envie d'en vouloir. Ni à elle, ni à lui, parce que ça changerait rien. Ils auraient pu faire quelque chose, ils ont rien fait, ils se sont battus entre eux et les coups c'est moi qui les recevais, ben tant pis, c'est pas important, le savoir ça change rien. Bien sur ils auraient pu regler ça comme il faut, ou bien m'entourer, ou bien encore arrêter de faire semblant devant tout le monde. Mais non. Et si je disais ça faisait demoi unementeuse pis de toute manière c'était de ma faute s'ils se disputaient, alors j'étais première de la classe partout, et pis ça jamais rien aidé, alors après j'ai compris que c'était une histoire d'argent, alors j'ai economisé comme j'ai pu, sur moi, et ça a rien aidé, ça a rien fait, comme le fait d'être sage, souriante et tout et tout, intelligente, sérieuse, cultivée, polie, blabla, non, ça a rien fait. Alors j'ai arrêté de bosser en cours parce que tout ce que je faisais c'était pas assez, jamais assez même pour que ça aille mieux. Voila ce que j'avais compris. Que ça dépendait de moi, mais que j'ai fait un truc impardonnable, je suis née, et que je pourrais pas changer les choses, avec la meilleure volonté du monde. A ce qu'il parait c'est ça, la cause. Moi je dis c'est trop facile pour être vrai. Trop simple. Mais j'ai pas envie de chercher, j'ai pas envie de trouver, de savoir ce que j'ai raté, ce que j'ai mal fait, mal compris ou autre. Alors j'ai dis un peu de ce que j'avais à dire, ce que je pensais à l'époque, elle a pas voulu me croire, elle a dit c'est pas croyable, et pis après elle a commencé, recommencé devrais-je dire, à me raconter comment ELLE elle vécu tout ça. Mais moi je la connais cette histoire, depusi le teps qu'elle se répète. Moi elle me donne pas le droit de me répéter, elle me coupe la parole et me dit mais arrête de parler de ça, on en a déjà discuté, mais moi j'ai envie, pis j'ai personne à le dire, pis là j'ai personne moins une à le dire, alors je le dis pas et je le garde et pis ça bout dedans mais on le sait pas, mais on le voit pas, et après on s'étonne et on refuse de comprendre. Alors elle a parlé, moi j'ai attendu qu'elle dise quelque chose que je ne savais pas, pis elle a rien dit d'interessant, je savais déjà tout. Et je sais qu'elle a pas tout dit, parce que pour elle les symptômes ont commencé à ce temps-là, puis après y a un grand trou dans son temps et elle me parle de l'année dernière. Entre temps y a une bonne dizaine d'années que je sais pas ce qu'elle sait de moi, pis à bien y réflechir j'ai pas envie de savoir, de savoir qu'elle pouvait savoir quelque chose et qu'elle a rien fait à part me descendre et me comparer et faire comme elle voulait que je fasse parce que c'est mieux mais moi j'ai pas envie de faire comme elle, j'ai envie de faire comme moi j'avais envie de faire avant tout ça, parce que maintenant je sais pas ce que je veux, qui je suis, ce que j'aime, je sais pas, on m'a tout pris, on m'a enfoui et mon âme a été rendue prisonnière tout au fond et on a recouvert le fond avec du béton, treize couches, une par an. Alors je sais pas ce que je suis, j'ai l'imperssion d'être ma mère, mais son portait qu'elle a craché sur moi, qu'elle a mastiqué elle qu'elle me balance à la figure, qu'elle me modèle comme ça. Ouais, voilà, je suis son crachat, son empreinte, son ombre, dans sa prison. Je sais pas ce que je vaux, à ce qu'il parait on vaut tous beaucoup, je sais pas, qui a vérifié ? Peut-être que je vaux un chameau en fait. Après elle m'a parlé du futur, de demain, d'après-demain, de l'année prochaine, moi je veux pas être l'année prochaine, ça me sert à rien, je vais encore LA décevoir, comme si je la visais elle, et que c'est pas moi qui en pâtis le plus mais bien elle, de ces années où je fais rien. Je fais rien, j'essaye d'aller un peu ailleurs, ça marche pas, je me bats contre le vent, je rate mes coups, mes cours aussi par la même occasion. Et puis c'est quand on parle de demain que je suis pas, parce que je comprends pas, c'est comme la géographie, je comprends pas pourquoi l'eau à des noms différents, c'est partout la même. Et on me parle de ce que je devrais faire, que ça sera bien, mais qu'est ce qu'elle en sait de ce qui est bien pour moi, même moi je le sais pas. Après je me suis fermée, parce qu'elle e parlait de ça, et qu'elle arrête pas de m'en parler, comme si c'était des reproches, et j'aime pas écouter les reproches infondées. Ca sert à rien. J'espérais que ça allait changer quelque chose, je lui ai quand même dit comment je me sens maintenant. C'est la plus grosse franchise que je lui ai dis. La plus grosse bêtise aussi, puisqu'elle n'en tient pas compte, qu'elle continue son délire de "moi je veux que toi tu fasses ci et ça parce que moi je suis fatiguée tu comprends alors toi tu vas m'aider si si c'est comme ça et si tu veux pas bah je vais continuer à râler et à me plaindre et à te répéter cent mille fois les mêmes choses jusqu'à ce que tu réagisses parce que tu vois moi je suis fatiguée" Sans la ponctuation, ouais. Mais avec le ton rapide et cinglant, un truc que t'entends depuis des années, le même bruit de fond qui s'éteint jamais mais qui est trop fort pour le laisser continuer parce qu'il tape sur les nerfs. Celui-là, de bruit. Ce qui donne, au final, Rien. Avec une majuscule. Une belle. Elle m'aidera pas, jamais. Et de mon côté j'aurais beau tout essayer j'y arriverai pas si je reste ici. Mais pour le moment je suis coincée. Très mal. Une impasse un peu. Je suis un yoyo et un mouchoir, et en plus faut que je m'aide moi. C'est un peu trop, je vais rejeter la dernière proposition, je saurais pas gérer, sinon. J'ai envie de tout laisser tomber, vite fait bien fait, parce que j'arrive plus, je m'aime pas, je me connais même pas en fait, j'ai pas grandi depuis que je suis morte, mais je suis morte adulte, et j'ai raté une bonne partie de tout, alors comme quand je séchais un cours dans une journée, autant finir la journée en la séchant, sinon ça va faire louche. Et je me suis jamais faite pincer. Donc j'ai raison, faut sécher à la journée et pas au cours. (ou alors venir en retard d'une heure dans un cours de deux heures, de préférence le premier cours de la journée) (à répéter autant de fois qu'il en faudra, et tant pis pour la prof, de toute manière le maximum qu'on a écrit avec elle c'est 5 lignes en une heure.) Par contre je sais pas si ça se tient à plus grande échelle. Sur 19 ans quoi. Alors c'est un grand flou, un trou noir avec un fond quand même, espérons que c'est pas des sables mouvants. Et pis j'écoute ici c'est bien. Certaines odeurs me manquent, aussi. Et des impressions, des sensations. Comme sentir le soleil et le vent qui se mélangent sur la peau et ça sent bon tout autour parce qeu c'est vert. Pis des parfums perdus, et des gens, et des souvenirs. Cet après midi j'aimerai être à pleins d'endroits différents au même moment. Pour garder la petite au parc et bronzer (une bière à la main, j'aimerai bien, et qu'elle aille jouer tout seule un peu aussi), pour aller à la Fnac ou à Virgin, pour être avec Elisa qui vient me dire bonjour en profitant de ses oraux sur pas loin d'ici, même qu'elle a une belle voix au télephone. Et aussi pour dormir encore, parce que douze heures par jour ça me suffit pas, parce que je suis tout le temps fatiguée, parce que tout l'article, parce que je suis née en faisant un clin d'oeil (véridique) à la vie et qu'elle a pas aimé que je la nargue si tôt, où alors c'est sa crise d'adolescence et qu'elle se rebelle contre tous les gens qu'elle aime pas, cette vie. Et demain, je sais plus, c'est trop loin, demain. Je m'arrête à ce soir; c'est suffisant. Demain on verra demain. Il me reste à appeler la fonction publique, c'est le seul truc qui me reste, les autres dossiers c'est trop tard, je me suis niquée toute seule. Pfff. -- Les gens ils croient que je suis là tout le temps, quand ils veulent etc. Alors je vais remplacer deux personnes en même temps. Et je sais pas quoi dire, si ça me fait plaisir ou pas. Parce que j'aurais des sioux, mais. Je sais même pas quoi dire en "mais". Pis j'ai très mal aux jambes, ça dure quelques jours. Je pousse encore, peut-être. Soufflé par Delirium, le Jeudi 4 Mai 2006, 13:09 dans la rubrique "Actualités".
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