Alors j'ai avalé une quinzaine de psychotropes avec du thé à la pomme.
Et me voici fraîche comme une tulipe, puisque tu n'aimes pas les roses.
Même pas malade, juste éveillée.

Parce que cette nuit je voulais me couper les cheveux à ras, tu sais. Tu sais... Non, tu ne sais pas, tu ne connais pas la douleur dedans, celle qui assasine, qui fait couler toutes sortes de larmes, de lames, de tranches de vie et de chair...

Je baille, j'ai mis de la crème anti-boutons, anti mycoses etc, ça fait passer le temps, ça tiraille la peau, dans ma tête ça claque des claques dans la gueule, tellement j'ai mal de tout ce qui ne se voit pas, tout ce qui se dégage des gens vient m'attaquer, ils sont tous... pétés de choses que je n'ai pas, le bonheur, le bien-être, la joie, les coups de blues, les moments d'ennui sans douleur.
Parce que je n'y survivrai pas. A un autre. Décès. Viol. Vol. Mensonge.

Parce que j'ai si peur de tout, de la vie, des rires, les rires me découpent avec leurs dents de scie, une vraie scie à métaux, des dents de scie à métaux, qui rongent, saccadent et découpent viscéralement jusqu'à ce qu'il n'y ai que des bouts de 1 centimètre de peau, d'os, de nerfs, de vaisseaux sanguinolents... un oeil par-ci, un doigt par-là...

Alors, une fois de plus, je pleure, j'essuye mes larmes du revers de mes mains, je pleure encore, je me mouche dans des mouchoirs épais extra doux et super résistants, je pleure doucement encore, personne n'entend, j'ai les yeux rouges d'eau salée, parterre ça pourrait faire plic et ploc que personne ne ferait rien, y a rien à faire, à part essuyer, et enfin arrêter de pleurer.

Je ne réponds plus à leurs "ça va ?" tellement automatique... Parce que sur la grande Île, ils m'ont dit "Hello, how are you ?" et que ça changeait tout parce que je les connaissais pas. Mais aujourd'hui ne j'ai plus l'envie ni la force de répondre à cette question factice, vraiment. Alors au lieu de mentir la langue se tord, et tourne soixante-dix-sept fois, et fini par changer de sujet.