17h50, le 05/02/2013


En fait j'ai marché 1 heure. J'aurais pû prendre le bus. Je l'ai pris une station. J'étouffais, j'avais trop chaud. J'ai marché une heure pour rentrer de l'appart au foyer. Dans le vent froid. Je suis arrivée vers 16h, pour prendre le petit valioum et faire une lessive, et en fait j'ai eu un sacré coup de pompe : on m'a pris la tension, j'étais pâle, hypoglycémie, mal cruel au dos. Et froid. Terriblement froid. J'ai mangé une compote. Ca a changé ma vie. Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête. Sans doute que je somatise la dure épreuve d'hier. J'étais dans le même état que quand j'étais anorexique, dans ma tête : disparaître, parce que j'occupe une chaise qui devrait être pour quelqu'un d'autre, je suis en trop, il faut que je perde de la consistance, du gras, des os, il faut que je devienne pur esprit. Le froid, les ressentis n'existent pas. Le sommeil est à vaincre, à bânir, il faut bouger, ou boire du froid, du chaud, ne plus rien sentir, fuir le toucher, fuir les gens. Et ça va.
Tout va bien.

Voilà comment on se tue. Nier son Corps, son existence, se sentir en TROP ! S'éteindre. La jeune femme "comilfo", pétillante, s'éteint. Elle refuse la Vie, elle se met contre le radiateur et attend que le Temps l'achève. Sans peur. Sans rien. Elle regarde les Autres. Elle est dans un autre monde. Un monde où elle a beau donner ses objets les plus précieux, elle est encore LA. Il ne reste qu'à aban-donner son Corps. Et l'quilibre sera équilibré. Imparfaite elle née, imparfaite elle se rend. Personne ne saura jamais rien sur la Douleur sanguine dans tout son Corps qui fait battre son coeur... C'est trop évident. Ca "leur" fait peur. Ils peuvent regarder tous les SAW, le 1, le 2, le 3, le 4, le 5 et le 6, mais elle, non, elle est trop "réelle". Elle, qui ne pleure plus, que ses étincelles ont séché ses larmes, son sang, et disparu, il n'y a rien dans ses yeux. Rien. C'est trop tard. Chut, son Corps hurle. Elle ne sait pas pourquoi tout CA. Pourquoi la Douleur, partout dans le Corps n'est plus reconnaissable. Elle est enterrée entre les tendons et la Poussière de sa peau. On comprend pas. On sait pas. On savait pas. On n'aurait jamais pû imaginer CA. On voulait pas ouvrir les yeux, les bras, le coeur. On n'aurait jamais dû l'enfermer dans ses pensées.



De la grêle tombe de ses yeux. De grâce, de glace, ne l'aid/mez plus, c'est trop tard.