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Le jour se lève, ça vous apprendra.
Parle à ma main.
--> Elle coûte bonbon.

Elle est belle. Comme la vaisselle.
Elle est belle. Comme la poubelle.

Il le disait toujours. Et il insultait et me disait de pas répéter les gros mots dans sa langue natale, que je ne comprends pas tous ces mots qu'on m'a dit d'oublier et que j'ai obéis pour pas avoir de fessée avec la ceinture parce que ça fait mal.

C'était cynique avec lui, il servait à rien. Juste à nous em*er et à critiquer et à se plaindre et elle aussi, mais à croire que c'est en se plaignant qu'on existe au yeux des Gens. Et pour Soi aussi, peut-être. Se rendre vivant plus qu'existant.

Un jour dans un vestiaire pour filles, une a dit : moi je fais tout pour ne pas me plaindre. Et ça m'a mis une claque en pleines codes vocales. Et depuis, j'essaye de ne plus rien dire, mais comme c'est écrit plus haut, c'est génétique, ça les fait vivre, de se plaindre, et c'est difficile de parler d'autre chose, vu que le sujet principal est la douleur etc, et que je ne sais plus quoi dire parce que c'est à croire que je n'ai aucun... aucune vie.. ? aucun désir ? C'est pour ça que je me tais, et que là je suis à bout, au bout des petits doigts, petites mains de pianiste qu'ils disent, et le patient qui me look tout le temps parce que je suis "gentille" blah. Du bout des petits doigts j'écris mes plaintes, j'ai l'impression de peindre une pièce avec mes doigts plein de plaintes, de pleintes qui ressortent de la gorge par les petits doigts, mains de pianistes qu'on dit, et cette pièce, dedans on se tape la tête contre les murs, des coups de poings dans la porte et les fenêtre et les volets et hurler de toute son âme et s'allonger sur le lino et cogner dans le sol de tout son Corps, pour finir par ne plus bouger, en se disant que le plus dur est passé, et que je peux rester allongée sur le lino jusqu'à m'endormir, à côté du matelas en mousse.

Mais ce n'est que petites-mains-temporel. Et dès que les cordes vocales se refroidissent et que je sens une force, et la colère revivrent, je me relève, me cogne et tape et frappe et hurle, et je me dis que je ne serais sûrement jamais pianiste, parce que je ne les assouplis pas assez, au risque de les casser. Je ne veux pas les casser non plus pour apprendre la langue des signes et arrêter de râler de ma bouche, de mon Corps, et m'enfuir par les doigts de fée qui manquent de souplesse, mais tu sais la guitare c'est le même problème. Et ça m'énerve, tellement que je retape dans la vitre incassable, que je cours du milieu de la pièce jusque dans le mur pour me blesser pour de vrai, et c'est à croire que les camisoles de forces sont supprimées, mais pas la Douleur, ni les cris, ni les larmes. Dans le crâne immensément vide et creux, vieux.

Il me manque de la souplesse dans les doigts dit-il, dit-on, mais ça se travaille, mais j'ai pas le temps, j'attends la mort. J'attends. En attendant je cogne les murs qui me narguent, blessés, saignants de sang, cheveux, de marques de maquillage, des marques de poings.

36757461

L'existence périssable.

Jeune corps cherche hache, ou scie éléctrique pour revente des organes au marché noir. Merc

Soufflé par Delirium, le Mardi 8 Janvier 2013, 17:23 dans la rubrique "Actualités".
Continuer le souffle