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Le jour se lève, ça vous apprendra.
Paroxysme de l'Angoisse.

L'Angoisse rôde dans la chambre. Le vomi. La diarrhée. J'ai beau boire, manger, marcher, changer de musique, essayer de lire, m'allonger pour me reposer un peu, faire des recherches absurdes sur le net, la Grande Inquiétude revient et me cogne dans le ventre à coups de pieds, me râpe le visage à l'éplucheur de carottes-patates, et tout ce sang imaginé. J'ai pris des cachets. J'attends. Que c'est long d'attendre dans l'Angoisse, dans la Grande Inquiétude, tue, assassine, fait crever la vie, la non-vie et ses abus. Quand on sait pas si les cachets seront acceptés dans Corps, dans le Sang, ou bien gerbés dans la plus grande élégance. Ne pas trop en prendre, ne pas mélanger. Ne plus boire, ne pas fumer, ne plus manger, ne plus, ne plus encore et encore et encore, juste trop penser et le cerveau se liquéfie et quand je me mouche j'ai peur de voir des neurones, des bouts de cervelle dans le mouchoir. Les larmes ne sont plus de ce monde, elle sont dans le passé, c'est trop tard pour pleurer petite ignoble p*te, fallait pas commencer à accepter, fallait pas non. Maintenant c'est trop tard ou bien encore trop tôt, le présent tue à petits feux. Appelez les pompiers, balancez les porcs dans le feu et bouffez-les. J'ai beau sortir de la chambre, essayer de fuir ce feu, mais il reste collé à moi sur le dos, comme des ailes, peut-être ai-je de la famille phénix dans cet arbre gynéalogique que je ne connais pas. Je mets le feu à l'appart tellement je cours de pièce à pièce, tellement le volcan a éclaté et la lave coule sur les traces de mes pas, je suis contaminée et électrique, je vais m'électrocuter avec l'eau sous la douche, l'Angoisse me tire de là et m'empêche la noyade, elle me met debout et je dois la suivre, elle m'a enchainée à elle, elle me traîne dans ma chambre, m'ouvre le tiroir des médicaments, me bourre la bouche de cachets et me les fait avaler en grosses gorgées de bière, de thé, d'eau. Elle me tire vers la cuisine pour avaler quelque chose de consistant, et me fait courir vers les toilettes pour me purger. Ce sont ses doigts au fond de ma gorge, c'est elle qui m'essuie le c*l, le vomi et la diarrhée vont tellement bien ensemble, elle tire la chasse d'eau et m'assomme à grands coups d'encyclopédie sur la tête, je tombe sur le parquet doux comme un hérisson et solide comme du bitume. Je la laisse faire, me redonner des calmants, des anti-tout, elle me relâche presque mais met des menottes à mes poignets et à mes chevilles, je subis, crier ne sert à rien, je n'ai plus de voix, elle est dans les égouts avec mes cordes vocales. Je suis un robot qui marche à coups de sentiments, à coups de chantages et de chimies. Je me retrouve sur mon lit, seule avec l'Angoisse, la Peur, le Manque. Et l'Absence. L'Attente d'un texto, d'un appel. Du thé sur la table de chevet, une petite bouteille d'eau à moitié remplie, à moitié bue. J'attends toujours que la chimie agisse et me calme sans paniquer. Je suis assise en tailleur et me balance d'avant en arrière, on dirait une autiste. Dans sa propre bulle que rien ne perce, et qui absorbe tout, Peurs, Honte, chiffres secrets, Angoisses douloureuses et insaisissables, je ne suis qu'un cauchemar, je ne suis qu'un rêve, une bulle de savon collée à d'autres bulles de savon. L'ombre de mon ombre me poursuit pour que ne bouge plus de ma position en tailleur devant l'ordinateur et le portable à côté, au cas où.... Au cas où... Un appel, un texto...
La lave coule encore mais un peu moins brûlante, plus trop de forces, et l'apesanteur qui n'aide pas. Des cauchemars reviennent dans ma tête, pirouette, cacahouète, j'aime de trop, le "trop" ne le sera jamais, quitte à tomber dans des ronces, dans des épines, à tomber partout, sans raison, à n'importe quelle heure. Des bosses et des bleus sur la peau.
Plus du tout de respect envers moi, plus du tout de limites, j'arrache les murs, j'arrache mes poings, j'arrache mes cheveux, j'arrache le matou, j'arrache tout et n'importe quoi pour revenir en arrière, ou bien pour me préparer à demain, à la semaine qui vient, aux nombreux rdv et au masque que je porterai, je porte la misère du monde, et mon dégoût de Corps. L'Angoisse s'atténue petit à petit, je m'accroche aux doubles croches sur les partitions, je suis un pantin, je suis désarticulée, mais j'ai plus mal, je n'ai plus rien, je vole et mens, j'invente mais je n'ai plus mal, je m'y suis habituée. Car on est capables de s'habituer à Tout. Non, c'est complètement faux. On ne peut pas s'habituer à la Douleur de l'Autre, à ses silences hurlants, à ses actes autodestructeurs. La Peur reste et s'emmêle aux ombres, aux Douleurs, au désespoir.

 

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My_Butterfly_Doesn__t_Fly_coupee

Soufflé par Delirium, le Dimanche 12 Juin 2011, 23:33 dans la rubrique "Actualités".
Continuer le souffle



Vitesse du vent :

  stupidchick
stupidchick
12-06-11
à 23:37

T'es peut-être sortie trop tôt.

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