Ils veulent que j'aille mieux. Mais je ne veux pas. Je ne veux pas. Je veux avoir le pouvoir sur les médicaments que je prends, même si au final ce sont eux qui ont le pouvoir sur moi. Alors quoi ? Arrêter ?

Je veux contrôler tout ce qui se contrôle. Surtout qu'on ne me dise pas que c'est impossible, je ne vous croirai pas.

C'est un jeu où la Mort et la Vie changent de rôles, de places, de formes. De visages. Dévisagent. Des filles sages. Et obéissantes au doigt et à l'oeil. C'est un nouveau jeu, impitoyable et qui se veut malsain, mais les filles ne reculent pas. Vocabulaire de la faim. Charnues, formes, et regarde le chat se lave sans se cacher, on devrait en faire autant. Les filles ont leur contrôle. Rires ! C'est tellement léger. Tellement fin, tellement grotesque. Colérique à tous les temps, passé présent futur. Moments inéternels. La neige en photo, seule, unique. Le soleil pour les autres saisons, qui tombe sur Tous. Les vêtements, salés, sucrés, les crachats involontaires et sournois pour qui veut qui peut.

Méchante lueur désolante qui me terrifie, les oreilles se bouchent et se débouchent sans fin quand je pense à l'amertume d'un futur exagéré.

Fermer les yeux, un instant, reprendre son souffle et se lever pour donner à manger au chat. Je ne suis pas enfermée, je suis libre, mais prisonnière des responsabilités. On n'utilise pas ce mot, d'abord, responsabilités. On dit s'occuper de. Quelle hypocrisie.

Fermer les paumes et frapper dans tout et n'importe quoi. Le mur, le chat, le murmure agonisant d'un chat qu'on étouffe. Mains pleines de sang, de Mort. Et là même l'acide sulfurique n'enlèvera ces taches.
Un salaud, une saladeuh.
Fermer les yeux et les oreilles, jouer à cache-cache dans un grand parc de vert occupé. Un jeu de petites filles sages et obéissantes. Qui ne se révoltent pas. A qui on a volé toute pensée magique, toute force mentale, auxquelles on a fait un lavage de cerveau. Elles ont un regard vide, et un faux sourire, robotisé. A qui on a permanenté le cerveau. Les mignonnes toutes belles comme des roses rouges sans épines. Mais qui fanent en une journée quand on veut en faire un bouquet pour la cuisine ou le salon. Elles ne pensent plus. Ni à jouer, ni à grandir, ni à se révolter. Contre qui ? pour quoi ? Elles ont oublié. De quoi se composait une phrase, une virgule à la main.

Elles se passent le ballon sans le faire tomber, sans envoyer de travers, sans rien, juste de la précision mathématique, pour ne pas salir le ballon, pour ne pas salir les vêtements, pour ne pas sallir les mains. Réussir à vivre sans Mir Laine Machine.
Fermer les cloisons, les portes, les fenêtres, mettre des barreaux, au cas où il y aurait une fuite de données d'un cerveau, un petit réveil inconscient. Humain. Pas robotisé.

Fermer à double tour les chambres des filles sages comme des images, et obéissantes au doigt et à l'oeil.